« L’espérance, ou la traversée de l’impossible »

A la sortie de l’été, en période de rentrée scolaire, nos regards sont inévitablement conditionnés par les « jeunes générations » qui reprennent les chemins de la crèche, de l’école et de l’université. Nous espérons que, par la même occasion, ils reprendront le chemin de la paroisse, des rencontres et temps de formation qui leur sont dédiés : groupe des « benjamins », culte des enfants, catéchisme, « Groupe Delta », « Groupe Switch », etc, ces différents temps et lieux qui leur sont réservés pour découvrir la Parole, prier, chanter, réfléchir, choisir de s’engager, dans la foi et dans la vie.

Tous ces enfants et ces jeunes sont conscients qu’ils ont un FUTUR : demain succèdera à aujourd’hui et après-demain à demain ; il y aura les semaines de cours et puis les temps de repos, et ainsi de suite jusqu’à l’été prochain. Tout ceci rythme leur quotidien … et le nôtre. Le calendrier se déroule et chacun y prend sa place. Mais quel AVENIR sera le leur, et le nôtre ? Les événements de notre actualité auraient tendance à nous inciter à « profiter du jour présent » car nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Notre vie vulnérable nous rappelle combien nous sommes éphémères et n’avons le contrôle sur rien : les multiples crises qui marquent nos sociétés semblent occulter l’horizon. Alors « Carpe Diem » et tant pis pour demain ? Ou au contraire notre peur de lendemain paralyserait-elle notre aujourd’hui ? L’espoir de jours meilleurs semble sans cesse déçu et les épreuves n’épargnent personne.

La Parole qui nous rejoint n’est pas juste un baume pour apaiser la blessure ou calmer une douleur ; elle n’est pas ce qui fait taire nos angoisses et muselle nos révoltes. Elle est un élément transformateur de nos regards sur l’histoire, la nôtre et celle de notre monde. Elle vient prendre place en nos existences, elle rencontre nos réalités de vie, elle les visite et les prend au sérieux.

Elle résonne en nos intimités et rejoint nos lézardes. Elle nous éclaire du parcours de frères et sœurs en la foi, qui sont passés par des situations semblables aux nôtres et en rendent témoignage par un cri de révolte ou l’action de grâces. Elle nous éclaire surtout du parcours du Christ, descendu au plus profond du non-sens, et relevé par l’Amour du Père.

Ces parcours et ce relèvement après l’abîme nous sont offerts pour nous sortir de nos désespoirs. Alors l’espérance se fait jour : non comme une réponse « magique », mais comme un chemin de relèvement pour chacun.e. L’espoir est détrôné par l’espérance. Cette espérance est l’horizon de la Grâce : l’engagement de Dieu à ne pas laisser le mal, la souffrance, le non-sens avoir le dernier mot sur nos vies. Cette espérance est ce qui transforme notre FUTUR en AVENIR, car l’avenir est habité de la présence de Dieu.

Aux exilés de Babylone sans espoir, Dieu proclame par la bouche de Jérémie : «Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance ». (Jér 29 :11)

« L’espérance ou la traversée de l’impossible » : tel est le titre, le « slogan » du thème retenu par le Consistoire pour l’année 2023-2024. Nous scruterons la Parole, écouterons des témoins, prierons et débattrons de cette question en écho aux temps liturgiques et aux questions d’actualité. Florian Gonzalez nous en donne un premier aperçu à l’entame du « Temps de la Création », en ce début septembre. Nous sommes à l’écoute de vos questions, suggestions et récits de vie pour affermir cette conviction que Dieu nous donne « un avenir plein d’espérance ».


Pasteure Isabelle Detavernier